samedi 28 septembre 2019

Albanie

Nous sommes passé du Montenégro à l'Albanie sans problèmes et encore une fois nous avons pu trouver des assurances à la frontière.
Une route étroite de bîtume nous mena dans les hauteurs vers la chaîne de montagnes du Teth. Une fois passé le premier col, le bitûme disparu et nous avons retrouvé les sentiers. On y a croisé plusieurs véhicules tout terrain et de petits autobus transportant des touristes, l'endroit est un attrait pour les amateurs de plein-air. Les sentiers étaient vraiment agréables à conduire, pas trop difficiles mais assez variés et techniques pour être intéressant.

Nous sommes éventuellemeny descendu dans une vallée où coulait une rivière crystalline. Il y avait là quelques constructions, parmi lesquels on trouvait un café et un restaurant. Nous sommes passé devant le pont, je voulais voir plus loin avant de s'arrêter. Finalement on a voulu revenir et on a traverser dans la rivière à un endroit où elle était moins creuse. Elle était quand même assez creuse pour envoyer un peu d'eau dans mes bottes. Nous sommes donc revenu vers le restaurant qui avait une grande terrasse extérieure.

Nous nous sommes assis sous un petit gazebo de bois. À la table d'à côté il y avait cinq jolies Albanaises dont certaines parlaient français. Nous avons donc conversé un peu avec elles.
J'ètais assis un peu en retrait pour prendre du soleil lorsque je vis Dominic se lever du coin de l'oeil. J'ai entendu un bruit sourd et un cri de Dominic. Je me suis retourné et je l'ai vu couché par terre. Il s'était cogné la tête sur une des poutres diagonales du toit du gazebo. Il y avait du sang qui coulait de sa tête sur une ouverture de deux pouces, son regard était hagard, il était confus. Au fur et à mesure que le sang coulait de sa tête je voyais ses yeux se remplir d'eau. Soudainement autour de nous les gens réalisent ce qui vient de se passer. Une des Albanaises apparaît soudainement et saisi le poignet de Dominic pour prendre son poul. Elle lui parle doucement. Une des ses amies apparaît avec une trousse de premier soin. Dominic reprend un peu ses esprit et me dit qu'il y a trop de monde, qu'il a besoin d'espace. Au même moment, alors que tout ceci se passe, deux petits autobus de touristes sont arrivés, la terrasse est pleine de gens, tout le monde regarde vers nous. Je dis à Dominic que ce n'est pas important, on s'occupe de lui. Quand je dis on, je parle surtout de l'Albanaise qui est apparue soudainement pour le prendre en charge. Voyez-vous, il s'adonne qu'elle était médecin. Et dominic qui me dit souvent qu'il est chanceux dans sa malchance, je vais commencer à le croire.

Dominic à demandé d'être assis, nous l'avons installé sur une chaise et cette Albanaise, un ange, douce et calme s'est occupé de lui. Elle a désinfecté et ensuite inspecté la plaie. La coupure est superficielle, seul le derme est arraché, bref pas besoin de point de suture, bonne nouvelle. Elle lui applique un grand bandage et lui met de la glace. Elle lui trouve de l'eau avec un peu de sucre et de sel car elle soupçonne une baisse de pression.

Dans la commotion, notre docteure Albanaise a demandé à Dominic s'il souffrait d'une maladie (c'est le protocole hospitalier), mais Dominic ne voulait pas le dire, il y avait trop de monde autour. Une fois en retrait avec elle, je lui ai expliqué la condition de Dominic. Je n'ai pas eu à lui en dire autant qu'à l'habitude, elle comprenait très bien la gravité de son état.
Les esprits se sont calmé et notre nourriture est arrivé. Nous mangeons et on se permet de rire un peu de la situation, malgré le fait qu'il reste une inquiétude; avec cette plaie, pourra-t-il porter son casque?

Nous avons poursuivi la discussion avec nos amies Albanaises. Je raconte à la docteure notre voyage. Elle est émue par l'histoire de Dominic et lui dit qu'il a un coeur rebel. Elle nous dit également que c'est son rêve d'embarquer sur une moto, mais qu'elle n'a jamais essayé. Dominic n'hésite pas un instant et lui propose de l'amener faire un tour. Je lui prête mon casque et Dominic l'amène faire un tour. Elle était toute heureuse de son petit tour. C'était beau à voir. J'en étais ému. D'une situation catastrophique et de la douleure a surgie une belle rencontre. L'aventure semble nous trouver en dehors des sentiers également.

Heureusement que ce dénouement plus positif nous avait remonté le moral car les sentiers du retour se révélèrent beaucoup plus difficile. Il nous a fallu près de deux heures pour parcourir 40 kilomètres. Les poignets en prenait un coup avec tous ces cailloux. Avec tout le temps passé au dîner autour de l'incident, nous avons trouvé notre hotel au moment où le soleil achevait sa descente vers l'horizon. Nous sommes allé mangé, un festin, pour l'équivalent de quelques euros.
Notre journée du lendemain fût heureusement moins pénible. Heureusement car Dominic commençait à ressentir les difficultés des journées qui se suivent sans repos.

Vers le milieu de l'après-midi, après nous être enfoncé dans les montagnes, nous avons croisé un petit village avec un des seuls hotels de la région. Nous avons décidé de s'arrêter car le tracé nous menait encore plus profondément dans les montagnes sur une quarantaine de kilomètres d'inconnu. Nous avons bien vu le lendemain à quel point ce fût une sage décision.

Cette journée s'est avérée une des plus difficiles du voyage, un véritable test pour notre capacité de persévérance. Nous avons d'abord traversé des dizaines de kilomètres de sentiers rocailleux. Les sentiers ont commencé à être de plus en plus défoncé, avec crevasses, de grosses roches, des trous d'eau, de boue. À un moment s'est ajouté un passage dans un boisée avec des montées difficiles jonchées de branches tombées. C'est dans cette section que Dominic s'est blessé à la cheville, l'ayant tordu en mettant son pied à terre. Peu de temps après être sorti de cette section, nous roulions à flanc de montagne lorsque nous arrivâmes face à un cratère. La route avait été emporté par un glissement de terrain. Il y avait sur le flanc, plus haut, un étroit sentier. C'était plutôt risqué, pas de marge de manoeuvre, si tu glisses, tu tombes dans le trou et la moto est irrécupérable. On a discuté un peu de la méthode a adopter. J'ai décidé d'essayer et je me suis lancé vers le passage. En m'approchant j'ai bien vu que ça n'avait pas de bon sens. J'aurais besoin pour traverser de l'aide de Dominic, mais je le voyais boîtant, son pansement sur sa tête et le moral dans les talons. J'ai décidé de virer de bord et trouver un autre chemin. Il n'y avait aucune trace de véhicule dans les environs, clairement il devait y avoir un autre chemin. Je suis parti en reconnaissance pendant que Dominic appliquait un bandage sur sa cheville.

J'ai trouvé un chemin pour contourner le cratère. J'étais un peu plus haut dans la montagne et je pouvais voir la moto de Dominic plus bas. Je lui ai indiqué de me rejoindre. En l'attendant, j'ai pu contempler la situation. Depuis plusieurs jours, je vois Dominic souffrir d'une grande fatigue constante. Depuis son face à face en Bosnie il a un point dans le dos et divers autres maux. Sa blessure à la tête le fait aussi souffrir. Maintenant, cette blessure à la cheville qui s'ajoute pourrait sonner le glas de notre expédition. Impossible de manoeuvrer en sentiers hors-route avec une cheville foulée. Cette réflexion devait cependant être reportée à plus tard, car pour le moment nous devions nous extirper de ces montagnes. Dominic me rejoignit au moment où la pluie se joigna à la partie. Comme si nous avions besoin de difficultés supplémentaires.

Nous avons poursuivi et nous sommes sorti de ces sentiers pour rejoindre une route principale. Une route principale, en Albanie, reste plus souvent qu'autrement un sentier, donc pas nécessairement reposant. Nous avions faim. Il y avait un icône de restaurant sur mon GPS, dans quelques kilomètres nous y serions. Nous sommes atteint l'endroit où aurait dû se trouver ce restaurant, mais n'avons trouvé que d'autres bâtiments abandonnés. Avec rien d'autres dans les environs nous avons décidé de nous abriter de la pluie sous le rebord d'un des bâtiment abandonnés et de piger dans nos provisions pour se substanter, saucissons, pain, noix et fruits séchés. Ce petit moment de répits nous a quelque peu remonté le moral même si nous savions que plusieurs dizaines de kilomètres nous séparait de la prochaine ville susceptible de nous offrir quelques services.

Nous avons repris la route. Les roches qui tapissaient le sentier était polies et glissantes sous la pluie. Je roulais prudement, clairement plus par nécessité que par plaisir. Nous avons enfin atteint le village de Shupenze, un endroit où seuls les voyageurs fatigués auraient une raison de s'arrêter. Nous avons fait le plein et décidé de s'arrêter pour la journée, la station-service étant sise à même un hotel.

Notre chambre, pas très propre, n'avait pas de papier de toilette. Je suis allé voir le propriétaire et après lui avoir mimé du papier de toilette il m'a dit qu'il n'en avait pas et qui si j'en voulais je devais aller en acheter au marché; OK. Prochaine étape manger. Le proprio de l'hotel nous a mené vers un restaurant. Nous sommes entré, la clientèle, 100% constitué d'homme tous attablé à fumer s'est retourné à l'unisson pour regarder les étranges que nous étions. On s'est attablé et pour commander il a fallu que j'aille engager conversation entre le restaurateur et un client attablé plus loin qui comprenait à peu près l'anglais. Tout ça sous le regard de tous dans le bar, dans cette Albanie profonde nous étions définitivement le centre de l'attraction.

Les sentiers du lendemain furent plus cléments. Heureusement la cheville de Dominic allait beaucoup mieux et j'avais prévu un arrêt à un bel endroit, une auberge familiale à flanc de montagne qui s'est avéré être un des plus beaux endroits où nous nous sommes arrêté. Après avoir envisagé le pire je pouvais à nouveau porter un regard optimiste sur notre situation.

Notre journée du lendemain nous a mené à travers de nouvelles difficultés. Une partie de notre trajet nous a mené sur des sentiers plutôt abandonnés, très accidentés et difficiles. L'Albanie est réputée être le plus difficile des trajets dans les Balkans. Je peux confirmer la chose.

Nous avons fini par nous extirper de la section la plus difficile vers la fin de l'après-midi car nous étions parti tard ce matin-là. Il nous restait une cinquantaine de kilomètres avant d'atteindre la prochaine ville susceptible d'avoir un hotel. Heureusement le reste du chemin se fît sur une route de gravelle et moins d'une heure plus tard nous étions arrivé. La petite ville était plutôt moche et nous n'avions pas vraiment envie d'y rester. Nous avons donc opté de pousser encore vers la prochaine ville, notre objectif initial de la journée, beaucoup plus intéressante. Après quelques kilomètres de sentiers offrant des vues sublimes sur un canyon, nous avons retrouvé le bitûme. Le soleil avait disparu derrière les montagnes et le ciel tournait au mauve lorsque nous quitâmes le bitume pour retourner dans les trails. La règle d'or de la moto aventure est de ne jamais rouler la nuit. Rouler dans les sentiers, dans les montagnes, dans la noirceur est un entorse encore plus grave à cette règle. Nous aurions pu virer de bord et rester sur l'asphalte jusqu'à la prochaine ville, mais nous avons décidé de poursuivre.

Au début il y avait encore de lumière. Les sentiers modérément difficiles nous menait de courbes en courbes à travers les montagnes. Plus le soir tombait plus je voyais que mon phare avant ne suffirait pas. La noirceur est totale en montagne, il n'y a rien autour de nous, nous étions loin de toutes civilisations. Lorsque la noirceur pris le dessus nous avons roulé en formation serré. Dominic, avec ses puissants phares avant roulait en arrière, près de moi et cela me permettait de voir suffisament les obstacles et choisir mes lignes. J'étais tellement concentré, conscient du danger, nous roulions tous deux à la perfection. Nous sommes finalement arrivé au bout du sentier et avons retrouvé l'asphalte. Nous nous sommes mutuellement félicité pour un travail d'équipe bien effectué.

Nous sommes entré dans la petite ville de Permet, un lieu touristique en raison de ses sources thermales. Nous avons trouvé un petit hotel et sommes allé directement au restaurant, habillé en moto. Ça faisait vraiment drôle de se retrouver dans le jardin intérieur d'un beau petit restaurant à savourer vins et victuailles alors qu'il n'y pas si longtemps nous étions dans la noirceur, dans les montagnes à manoeuvrer dans les sentiers.

Nous avions prévu de prendre une journée de repos à Permet, mais lorsque nous avons annoncé notre intention, l'aubergiste nous a dit qu'il était plein pour cette nuitée, bref, que nous devions quitter. Tant qu'à charger les motos pour changer d'hotel nous avons décidé de tenter d'atteindre la Grèce.

Le tracé nous a d'abord mené sur de longues sections asphaltées. Nous avons retrouvé les routes de gravelles pour monter dans les montagnes. Les routes de gravelles se sont rapidement transformé en sentier rempli de roches roulantes, de crevasses et de gros cailloux. Certains éboulements ou afaissements demandaient que nous roulions près de précipices. Tu regardes où tu vas et tu essayes de ne pas trop penser au précipices qui s'ouvre à deux trois pieds à côté. 

Éventuellement nous sommes arrivé face à un glissement de terrain que nous ne pouvions contourner. La pluie des derniers jours semblaient avoir fait beaucoup de dégats sur cette route. Nous n'avions d'autres options que de revenir en arrière et faire un grand détour pour sauter cette section.

Le seul chemin pour contourner cette section se faisait sur des routes principales. La bonne nouvelle c'est que ces chemins, plus roulants, seraient aussi plus rapides, malgré le détour. Nous avons donc reconnecter avec la Trans Euro Trail à l'endroit où elle atteignait à nouveau la mer. Quelle joie de la retrouver après toutes ces difficultés vécues en montagne. Quelques heures plus tard nous avons traversé la frontière vers la Grèce. Nous étions de retour en Union Européenne.
À quelques kilomètres de la frontière avec l'Albanie se trouve la ville de Igoumenitsa, point de départ des traversier pour l'île de Corfu. Après une nuit à Igoumenitsa nous avons laissé les motos derrière et nous avons traversé à Corfu pour deux jours de repos bien mérité, sur le bord de la mer.
























Nous voilà maintenant à près de la moitié du voyage. Les balkans ont été difficiles, surtout pour Dominic qui doit composer avec une condition qui lui complique la vie à bien des niveaux. Nous avons près de 4000 kilomètres à faire en Grèce. Normalement les sentiers devraient être un peu moins difficiles, ça reste à voir.





2 commentaires:

  1. Hello you 2, greetings from the 2 german's non offroader 🤪. We have all day your happy Birthday Song in Our ear's. Super 👍. Thx a lot. Claudi & Volker (travel-schaller.de)

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  2. Repos en effet bien mérité! Enjoy!

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