vendredi 20 septembre 2019

Montenegro

Les journées épiques qui se suivent finissent par faire leur effet sur nos formes physiques et mentales. Je suis moi-même plutôt fatigué, vous pouvez vous imaginer comment les choses peuvent être encore plus difficiles pour Dominic. Nous avons donc décidé de ralentir la cadence quelques jours, surtout que nous approchons le Montenegro, réputé comme étant assez difficile.

De Sarajevo nous avons donc prévu une courte journée pour s'approcher de la frontière du Monténegro. Après une soixantaine de kilomètres nous avons retrouvé la TET. Des sentiers rocailleux nous ont mené à travers forêts et montagnes, ces dernières toujours dorées et magnifiques.

Le tracé nous a aussi mené auprès de deux petits lacs paisibles au fond d'une vallée où s'abreuvait des chevaux en liberté. Le tracé offrait une option pour remonter d'un lac, il s'agissait d'une montée longue et à pic. Je me suis laissé tenter par le défi et me suis élancé au haut de la côte. Vers la fin, une bosse me fît échaper la moto, à ce niveau de verticalité une bosse est difficile à surmonter. J'ai relevé la moto. Il me restait, pour finir la montée, un dernier tronçon toujours à pic. J'ai dû pousser la moto de côté en donnant du gaz. La moto équipée de ses bagages prenait tout son poid dans cette pente. À un moment je me suis retrouvé en bien fâcheuse position: la moto un peu de biais  penchée sur moi, plus bas. Juste de soutenir la moto grugeait de l'énergie, je ne pouvais rester comme ça trop longtemps. Déjà extenué, c'est à force de grognements et d'énergie du désespoir que je l'ai redressée et que j'ai pu finir la montée, au moment où Dominic qui était remonté par l'autre chemin arrivait pour m'aider. J'étais à bout de souffle, extenué. Bref, j'avais trouvé le moyen de me brûler dans ce qui devait être une journée facile.

Heureusement le reste du chemin était assez facile. Nous avons retrouvé le bitume pour les quelques dizaines de kilomètres vers notre destination finale. En chemin nous nous sommes arrêté à un monument en mémoire d'une célèbre bataille de la 2e guerre mondiale.

Nous avons donc fini assez tôt cette courte journée dans une belle petite auberge au bord d'une gorge où coulait une rivière turquoise.
Le lendemain nous avons parcouru une vingtaine de kilomètres sur des routes un peu défoncé. Ici tout le monde nous dit que leurs routes sont en mauvais état, je leur dit que c'est pareil au Québec, on sait maintenant à qui se comparer.

Le passage des douanes s'est fait sans heurts, assurance achetée directement du douanier.
Les sentiers de la TET nous ont mené à travers des collines verdoyantes. Les sentiers étaient souvent reconnaissables qu'à l'herbe couchée tant ils étaient peu utilisés. Les sentiers offraient juste assez de difficulté pour rendre la conduite intéressante, c'était vraiment agréable.

Nous passions souvent près de petites maisons. À un moment, au passage d'une d'elles, un monsieur se rua carrément sur nous avec une bouteille à la main, il voulait nous offrir un verre. Il était onze heure du matin et on conduit des motos, mais ça ne se refuse pas alors on a chacun pris un shooter (j'ai triché un peu et rempli le mien au tier, juste pour goûter). On a discuté un peu et au moment de partir j'ai serré sa main et il s'est ensuite lancé pour me faire la bise sur la joue, ok.

Nous sommes sortie des sentiers après quelques dizaines de kilomètres et comme nous avions faim nous avons bifurqué vers une petiteville à proximité. Des lacets à flanc de montagnes nous ont mené dans une vallée avec un grand lac d'un bleu pâle magnifique. On a trouvé un restaurant. Un groupe de motard s'y trouvait. Ils faisaient parti d'un voyage organisé et parmi eux il y avait une québécoise. On a discuté avec elle et son groupe, tous bien sympathique.

Après le dîner nous sommes remonté dans les montagnes et nous avons traversé la chaîne de montagne du Durmitor. La barre pour la beauté des paysages vient maintenant d'être elevé à de nouveaux sommets tant c'était beau. Nous y avons pris nos plus belles photos.
Nous sommes d'abord monté sur une route pavé, mais une fois parmi les sommets nous avons coupé à l'intérieur d'une vallée sur un sentier rocailleux. Je crois y avoir vécu un de mes plus beau moment de moto hors-route. Le paysage était à couper le souffle, les sentiers étaient techniques sans être trop difficiles, du pur plaisir.

Nous avons fini par attenidre la ville de Savnik où j'avais effectué une réservation. On a eu quelques difficultés à trouver notre hôtel, mais des locaux à qui j'ai demandé des directions nous ont guidé. Même si nous avions prévu peu de kilométrage, cette journée a elle aussi fini par paraître bien remplie.

Après une longue nuit de sommeil nous nous sommes levé sous un ciel gris. La journée s'annonçait pluvieuse. Dominic s'est levé dans la pire forme de tout le voyage. Chaque jour je le vois souffrir au levé, et durant le jour, de divers maux, mais ce matin-là il avait atteint le fond du baril. Après le déjeuner et un peu de temps il se sentait mieux et nous avons repris la route.

Cette journée nous mena encore une fois à travers plusieurs sentiers à peine discernables dans les prairies. La navigation cette journée-là était particulièrement difficile, sans nos GPS il aurait été impossible de trouver notre chemin. Malheureusement le brouillard épais cachait le paysage, ceci dit il ajoutait aussi une certaine couche dramatique à l'expérience.
Nous sommes descendu des montagnes et avons atteint une gorge le long de laquelle il y svait une route principale. Il était temps de s'arrêter. Nous avons suivi la route jusqu'à ce que nous trouvions un hotel. Ce que nous avons trouvé est probablement le pire hotel de tout le voyage, c'est ironiquement aussi celui où a le mieux dormi Dominic. Après avoir atteint le fond du baril, Dominic a rebondi avec sa meilleur forme le lendemain.

Regaillardi nous sommes parti vers la TET pour notre dernière section au Montenegro. Des sentiers en forêts, rocailleux à souhait rendait l'accumulation des kilomètres plutôt ardue. Éventuellement nous avons vu une clairière et un grand pont en construction. Au milieu de nulle part jaillissait cet immense chantier. La route nous menait tout juste à travers le chantier, mais une grue immense bloquait complètemente notre chemin. Nous avons approché et quelle ne fût pas notre surprise quand nous vîmes que les travailleurs étaient tous chinois. Effectivement, ce chantier, qui était la construction d'un tunnel et d'un pont pour une ligne de voie ferrée semblait avoir été contracté à une firme chinoise. Les travailleurs nous ont aidé à passer nos motos entre la grue et une falaise et nous avons quitté ce chantier chinois, avec des travailleurs chinois, des pancartes en chinois. Nous connaissons le made in China, voilà maintenant le made by China.

Nous avons retrouvé des forêts et sommes ressorti à nouveau à travers vallées et montagnes. Certaines montées se faisaient dans des rivières de cailloux roulants. Définitivement, la Trans Euro Trail ne cesse de nous offrir des défis.

Nous nous sommes arrêtés en banlieu de la Capitale Podgorica. Nous sommes dans un hotel plutôt chic et nous avons mangé comme des rois, un luxe mérité je crois bien.




























2 commentaires:

  1. Fucking epic dudes!!! Je savais que le Montenegro étais beau, mais après avoir vue ça, je commence a avoir vraiment hâte d'y aller

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