samedi 28 septembre 2019

Albanie

Nous sommes passé du Montenégro à l'Albanie sans problèmes et encore une fois nous avons pu trouver des assurances à la frontière.
Une route étroite de bîtume nous mena dans les hauteurs vers la chaîne de montagnes du Teth. Une fois passé le premier col, le bitûme disparu et nous avons retrouvé les sentiers. On y a croisé plusieurs véhicules tout terrain et de petits autobus transportant des touristes, l'endroit est un attrait pour les amateurs de plein-air. Les sentiers étaient vraiment agréables à conduire, pas trop difficiles mais assez variés et techniques pour être intéressant.

Nous sommes éventuellemeny descendu dans une vallée où coulait une rivière crystalline. Il y avait là quelques constructions, parmi lesquels on trouvait un café et un restaurant. Nous sommes passé devant le pont, je voulais voir plus loin avant de s'arrêter. Finalement on a voulu revenir et on a traverser dans la rivière à un endroit où elle était moins creuse. Elle était quand même assez creuse pour envoyer un peu d'eau dans mes bottes. Nous sommes donc revenu vers le restaurant qui avait une grande terrasse extérieure.

Nous nous sommes assis sous un petit gazebo de bois. À la table d'à côté il y avait cinq jolies Albanaises dont certaines parlaient français. Nous avons donc conversé un peu avec elles.
J'ètais assis un peu en retrait pour prendre du soleil lorsque je vis Dominic se lever du coin de l'oeil. J'ai entendu un bruit sourd et un cri de Dominic. Je me suis retourné et je l'ai vu couché par terre. Il s'était cogné la tête sur une des poutres diagonales du toit du gazebo. Il y avait du sang qui coulait de sa tête sur une ouverture de deux pouces, son regard était hagard, il était confus. Au fur et à mesure que le sang coulait de sa tête je voyais ses yeux se remplir d'eau. Soudainement autour de nous les gens réalisent ce qui vient de se passer. Une des Albanaises apparaît soudainement et saisi le poignet de Dominic pour prendre son poul. Elle lui parle doucement. Une des ses amies apparaît avec une trousse de premier soin. Dominic reprend un peu ses esprit et me dit qu'il y a trop de monde, qu'il a besoin d'espace. Au même moment, alors que tout ceci se passe, deux petits autobus de touristes sont arrivés, la terrasse est pleine de gens, tout le monde regarde vers nous. Je dis à Dominic que ce n'est pas important, on s'occupe de lui. Quand je dis on, je parle surtout de l'Albanaise qui est apparue soudainement pour le prendre en charge. Voyez-vous, il s'adonne qu'elle était médecin. Et dominic qui me dit souvent qu'il est chanceux dans sa malchance, je vais commencer à le croire.

Dominic à demandé d'être assis, nous l'avons installé sur une chaise et cette Albanaise, un ange, douce et calme s'est occupé de lui. Elle a désinfecté et ensuite inspecté la plaie. La coupure est superficielle, seul le derme est arraché, bref pas besoin de point de suture, bonne nouvelle. Elle lui applique un grand bandage et lui met de la glace. Elle lui trouve de l'eau avec un peu de sucre et de sel car elle soupçonne une baisse de pression.

Dans la commotion, notre docteure Albanaise a demandé à Dominic s'il souffrait d'une maladie (c'est le protocole hospitalier), mais Dominic ne voulait pas le dire, il y avait trop de monde autour. Une fois en retrait avec elle, je lui ai expliqué la condition de Dominic. Je n'ai pas eu à lui en dire autant qu'à l'habitude, elle comprenait très bien la gravité de son état.
Les esprits se sont calmé et notre nourriture est arrivé. Nous mangeons et on se permet de rire un peu de la situation, malgré le fait qu'il reste une inquiétude; avec cette plaie, pourra-t-il porter son casque?

Nous avons poursuivi la discussion avec nos amies Albanaises. Je raconte à la docteure notre voyage. Elle est émue par l'histoire de Dominic et lui dit qu'il a un coeur rebel. Elle nous dit également que c'est son rêve d'embarquer sur une moto, mais qu'elle n'a jamais essayé. Dominic n'hésite pas un instant et lui propose de l'amener faire un tour. Je lui prête mon casque et Dominic l'amène faire un tour. Elle était toute heureuse de son petit tour. C'était beau à voir. J'en étais ému. D'une situation catastrophique et de la douleure a surgie une belle rencontre. L'aventure semble nous trouver en dehors des sentiers également.

Heureusement que ce dénouement plus positif nous avait remonté le moral car les sentiers du retour se révélèrent beaucoup plus difficile. Il nous a fallu près de deux heures pour parcourir 40 kilomètres. Les poignets en prenait un coup avec tous ces cailloux. Avec tout le temps passé au dîner autour de l'incident, nous avons trouvé notre hotel au moment où le soleil achevait sa descente vers l'horizon. Nous sommes allé mangé, un festin, pour l'équivalent de quelques euros.
Notre journée du lendemain fût heureusement moins pénible. Heureusement car Dominic commençait à ressentir les difficultés des journées qui se suivent sans repos.

Vers le milieu de l'après-midi, après nous être enfoncé dans les montagnes, nous avons croisé un petit village avec un des seuls hotels de la région. Nous avons décidé de s'arrêter car le tracé nous menait encore plus profondément dans les montagnes sur une quarantaine de kilomètres d'inconnu. Nous avons bien vu le lendemain à quel point ce fût une sage décision.

Cette journée s'est avérée une des plus difficiles du voyage, un véritable test pour notre capacité de persévérance. Nous avons d'abord traversé des dizaines de kilomètres de sentiers rocailleux. Les sentiers ont commencé à être de plus en plus défoncé, avec crevasses, de grosses roches, des trous d'eau, de boue. À un moment s'est ajouté un passage dans un boisée avec des montées difficiles jonchées de branches tombées. C'est dans cette section que Dominic s'est blessé à la cheville, l'ayant tordu en mettant son pied à terre. Peu de temps après être sorti de cette section, nous roulions à flanc de montagne lorsque nous arrivâmes face à un cratère. La route avait été emporté par un glissement de terrain. Il y avait sur le flanc, plus haut, un étroit sentier. C'était plutôt risqué, pas de marge de manoeuvre, si tu glisses, tu tombes dans le trou et la moto est irrécupérable. On a discuté un peu de la méthode a adopter. J'ai décidé d'essayer et je me suis lancé vers le passage. En m'approchant j'ai bien vu que ça n'avait pas de bon sens. J'aurais besoin pour traverser de l'aide de Dominic, mais je le voyais boîtant, son pansement sur sa tête et le moral dans les talons. J'ai décidé de virer de bord et trouver un autre chemin. Il n'y avait aucune trace de véhicule dans les environs, clairement il devait y avoir un autre chemin. Je suis parti en reconnaissance pendant que Dominic appliquait un bandage sur sa cheville.

J'ai trouvé un chemin pour contourner le cratère. J'étais un peu plus haut dans la montagne et je pouvais voir la moto de Dominic plus bas. Je lui ai indiqué de me rejoindre. En l'attendant, j'ai pu contempler la situation. Depuis plusieurs jours, je vois Dominic souffrir d'une grande fatigue constante. Depuis son face à face en Bosnie il a un point dans le dos et divers autres maux. Sa blessure à la tête le fait aussi souffrir. Maintenant, cette blessure à la cheville qui s'ajoute pourrait sonner le glas de notre expédition. Impossible de manoeuvrer en sentiers hors-route avec une cheville foulée. Cette réflexion devait cependant être reportée à plus tard, car pour le moment nous devions nous extirper de ces montagnes. Dominic me rejoignit au moment où la pluie se joigna à la partie. Comme si nous avions besoin de difficultés supplémentaires.

Nous avons poursuivi et nous sommes sorti de ces sentiers pour rejoindre une route principale. Une route principale, en Albanie, reste plus souvent qu'autrement un sentier, donc pas nécessairement reposant. Nous avions faim. Il y avait un icône de restaurant sur mon GPS, dans quelques kilomètres nous y serions. Nous sommes atteint l'endroit où aurait dû se trouver ce restaurant, mais n'avons trouvé que d'autres bâtiments abandonnés. Avec rien d'autres dans les environs nous avons décidé de nous abriter de la pluie sous le rebord d'un des bâtiment abandonnés et de piger dans nos provisions pour se substanter, saucissons, pain, noix et fruits séchés. Ce petit moment de répits nous a quelque peu remonté le moral même si nous savions que plusieurs dizaines de kilomètres nous séparait de la prochaine ville susceptible de nous offrir quelques services.

Nous avons repris la route. Les roches qui tapissaient le sentier était polies et glissantes sous la pluie. Je roulais prudement, clairement plus par nécessité que par plaisir. Nous avons enfin atteint le village de Shupenze, un endroit où seuls les voyageurs fatigués auraient une raison de s'arrêter. Nous avons fait le plein et décidé de s'arrêter pour la journée, la station-service étant sise à même un hotel.

Notre chambre, pas très propre, n'avait pas de papier de toilette. Je suis allé voir le propriétaire et après lui avoir mimé du papier de toilette il m'a dit qu'il n'en avait pas et qui si j'en voulais je devais aller en acheter au marché; OK. Prochaine étape manger. Le proprio de l'hotel nous a mené vers un restaurant. Nous sommes entré, la clientèle, 100% constitué d'homme tous attablé à fumer s'est retourné à l'unisson pour regarder les étranges que nous étions. On s'est attablé et pour commander il a fallu que j'aille engager conversation entre le restaurateur et un client attablé plus loin qui comprenait à peu près l'anglais. Tout ça sous le regard de tous dans le bar, dans cette Albanie profonde nous étions définitivement le centre de l'attraction.

Les sentiers du lendemain furent plus cléments. Heureusement la cheville de Dominic allait beaucoup mieux et j'avais prévu un arrêt à un bel endroit, une auberge familiale à flanc de montagne qui s'est avéré être un des plus beaux endroits où nous nous sommes arrêté. Après avoir envisagé le pire je pouvais à nouveau porter un regard optimiste sur notre situation.

Notre journée du lendemain nous a mené à travers de nouvelles difficultés. Une partie de notre trajet nous a mené sur des sentiers plutôt abandonnés, très accidentés et difficiles. L'Albanie est réputée être le plus difficile des trajets dans les Balkans. Je peux confirmer la chose.

Nous avons fini par nous extirper de la section la plus difficile vers la fin de l'après-midi car nous étions parti tard ce matin-là. Il nous restait une cinquantaine de kilomètres avant d'atteindre la prochaine ville susceptible d'avoir un hotel. Heureusement le reste du chemin se fît sur une route de gravelle et moins d'une heure plus tard nous étions arrivé. La petite ville était plutôt moche et nous n'avions pas vraiment envie d'y rester. Nous avons donc opté de pousser encore vers la prochaine ville, notre objectif initial de la journée, beaucoup plus intéressante. Après quelques kilomètres de sentiers offrant des vues sublimes sur un canyon, nous avons retrouvé le bitûme. Le soleil avait disparu derrière les montagnes et le ciel tournait au mauve lorsque nous quitâmes le bitume pour retourner dans les trails. La règle d'or de la moto aventure est de ne jamais rouler la nuit. Rouler dans les sentiers, dans les montagnes, dans la noirceur est un entorse encore plus grave à cette règle. Nous aurions pu virer de bord et rester sur l'asphalte jusqu'à la prochaine ville, mais nous avons décidé de poursuivre.

Au début il y avait encore de lumière. Les sentiers modérément difficiles nous menait de courbes en courbes à travers les montagnes. Plus le soir tombait plus je voyais que mon phare avant ne suffirait pas. La noirceur est totale en montagne, il n'y a rien autour de nous, nous étions loin de toutes civilisations. Lorsque la noirceur pris le dessus nous avons roulé en formation serré. Dominic, avec ses puissants phares avant roulait en arrière, près de moi et cela me permettait de voir suffisament les obstacles et choisir mes lignes. J'étais tellement concentré, conscient du danger, nous roulions tous deux à la perfection. Nous sommes finalement arrivé au bout du sentier et avons retrouvé l'asphalte. Nous nous sommes mutuellement félicité pour un travail d'équipe bien effectué.

Nous sommes entré dans la petite ville de Permet, un lieu touristique en raison de ses sources thermales. Nous avons trouvé un petit hotel et sommes allé directement au restaurant, habillé en moto. Ça faisait vraiment drôle de se retrouver dans le jardin intérieur d'un beau petit restaurant à savourer vins et victuailles alors qu'il n'y pas si longtemps nous étions dans la noirceur, dans les montagnes à manoeuvrer dans les sentiers.

Nous avions prévu de prendre une journée de repos à Permet, mais lorsque nous avons annoncé notre intention, l'aubergiste nous a dit qu'il était plein pour cette nuitée, bref, que nous devions quitter. Tant qu'à charger les motos pour changer d'hotel nous avons décidé de tenter d'atteindre la Grèce.

Le tracé nous a d'abord mené sur de longues sections asphaltées. Nous avons retrouvé les routes de gravelles pour monter dans les montagnes. Les routes de gravelles se sont rapidement transformé en sentier rempli de roches roulantes, de crevasses et de gros cailloux. Certains éboulements ou afaissements demandaient que nous roulions près de précipices. Tu regardes où tu vas et tu essayes de ne pas trop penser au précipices qui s'ouvre à deux trois pieds à côté. 

Éventuellement nous sommes arrivé face à un glissement de terrain que nous ne pouvions contourner. La pluie des derniers jours semblaient avoir fait beaucoup de dégats sur cette route. Nous n'avions d'autres options que de revenir en arrière et faire un grand détour pour sauter cette section.

Le seul chemin pour contourner cette section se faisait sur des routes principales. La bonne nouvelle c'est que ces chemins, plus roulants, seraient aussi plus rapides, malgré le détour. Nous avons donc reconnecter avec la Trans Euro Trail à l'endroit où elle atteignait à nouveau la mer. Quelle joie de la retrouver après toutes ces difficultés vécues en montagne. Quelques heures plus tard nous avons traversé la frontière vers la Grèce. Nous étions de retour en Union Européenne.
À quelques kilomètres de la frontière avec l'Albanie se trouve la ville de Igoumenitsa, point de départ des traversier pour l'île de Corfu. Après une nuit à Igoumenitsa nous avons laissé les motos derrière et nous avons traversé à Corfu pour deux jours de repos bien mérité, sur le bord de la mer.
























Nous voilà maintenant à près de la moitié du voyage. Les balkans ont été difficiles, surtout pour Dominic qui doit composer avec une condition qui lui complique la vie à bien des niveaux. Nous avons près de 4000 kilomètres à faire en Grèce. Normalement les sentiers devraient être un peu moins difficiles, ça reste à voir.





vendredi 20 septembre 2019

Montenegro

Les journées épiques qui se suivent finissent par faire leur effet sur nos formes physiques et mentales. Je suis moi-même plutôt fatigué, vous pouvez vous imaginer comment les choses peuvent être encore plus difficiles pour Dominic. Nous avons donc décidé de ralentir la cadence quelques jours, surtout que nous approchons le Montenegro, réputé comme étant assez difficile.

De Sarajevo nous avons donc prévu une courte journée pour s'approcher de la frontière du Monténegro. Après une soixantaine de kilomètres nous avons retrouvé la TET. Des sentiers rocailleux nous ont mené à travers forêts et montagnes, ces dernières toujours dorées et magnifiques.

Le tracé nous a aussi mené auprès de deux petits lacs paisibles au fond d'une vallée où s'abreuvait des chevaux en liberté. Le tracé offrait une option pour remonter d'un lac, il s'agissait d'une montée longue et à pic. Je me suis laissé tenter par le défi et me suis élancé au haut de la côte. Vers la fin, une bosse me fît échaper la moto, à ce niveau de verticalité une bosse est difficile à surmonter. J'ai relevé la moto. Il me restait, pour finir la montée, un dernier tronçon toujours à pic. J'ai dû pousser la moto de côté en donnant du gaz. La moto équipée de ses bagages prenait tout son poid dans cette pente. À un moment je me suis retrouvé en bien fâcheuse position: la moto un peu de biais  penchée sur moi, plus bas. Juste de soutenir la moto grugeait de l'énergie, je ne pouvais rester comme ça trop longtemps. Déjà extenué, c'est à force de grognements et d'énergie du désespoir que je l'ai redressée et que j'ai pu finir la montée, au moment où Dominic qui était remonté par l'autre chemin arrivait pour m'aider. J'étais à bout de souffle, extenué. Bref, j'avais trouvé le moyen de me brûler dans ce qui devait être une journée facile.

Heureusement le reste du chemin était assez facile. Nous avons retrouvé le bitume pour les quelques dizaines de kilomètres vers notre destination finale. En chemin nous nous sommes arrêté à un monument en mémoire d'une célèbre bataille de la 2e guerre mondiale.

Nous avons donc fini assez tôt cette courte journée dans une belle petite auberge au bord d'une gorge où coulait une rivière turquoise.
Le lendemain nous avons parcouru une vingtaine de kilomètres sur des routes un peu défoncé. Ici tout le monde nous dit que leurs routes sont en mauvais état, je leur dit que c'est pareil au Québec, on sait maintenant à qui se comparer.

Le passage des douanes s'est fait sans heurts, assurance achetée directement du douanier.
Les sentiers de la TET nous ont mené à travers des collines verdoyantes. Les sentiers étaient souvent reconnaissables qu'à l'herbe couchée tant ils étaient peu utilisés. Les sentiers offraient juste assez de difficulté pour rendre la conduite intéressante, c'était vraiment agréable.

Nous passions souvent près de petites maisons. À un moment, au passage d'une d'elles, un monsieur se rua carrément sur nous avec une bouteille à la main, il voulait nous offrir un verre. Il était onze heure du matin et on conduit des motos, mais ça ne se refuse pas alors on a chacun pris un shooter (j'ai triché un peu et rempli le mien au tier, juste pour goûter). On a discuté un peu et au moment de partir j'ai serré sa main et il s'est ensuite lancé pour me faire la bise sur la joue, ok.

Nous sommes sortie des sentiers après quelques dizaines de kilomètres et comme nous avions faim nous avons bifurqué vers une petiteville à proximité. Des lacets à flanc de montagnes nous ont mené dans une vallée avec un grand lac d'un bleu pâle magnifique. On a trouvé un restaurant. Un groupe de motard s'y trouvait. Ils faisaient parti d'un voyage organisé et parmi eux il y avait une québécoise. On a discuté avec elle et son groupe, tous bien sympathique.

Après le dîner nous sommes remonté dans les montagnes et nous avons traversé la chaîne de montagne du Durmitor. La barre pour la beauté des paysages vient maintenant d'être elevé à de nouveaux sommets tant c'était beau. Nous y avons pris nos plus belles photos.
Nous sommes d'abord monté sur une route pavé, mais une fois parmi les sommets nous avons coupé à l'intérieur d'une vallée sur un sentier rocailleux. Je crois y avoir vécu un de mes plus beau moment de moto hors-route. Le paysage était à couper le souffle, les sentiers étaient techniques sans être trop difficiles, du pur plaisir.

Nous avons fini par attenidre la ville de Savnik où j'avais effectué une réservation. On a eu quelques difficultés à trouver notre hôtel, mais des locaux à qui j'ai demandé des directions nous ont guidé. Même si nous avions prévu peu de kilométrage, cette journée a elle aussi fini par paraître bien remplie.

Après une longue nuit de sommeil nous nous sommes levé sous un ciel gris. La journée s'annonçait pluvieuse. Dominic s'est levé dans la pire forme de tout le voyage. Chaque jour je le vois souffrir au levé, et durant le jour, de divers maux, mais ce matin-là il avait atteint le fond du baril. Après le déjeuner et un peu de temps il se sentait mieux et nous avons repris la route.

Cette journée nous mena encore une fois à travers plusieurs sentiers à peine discernables dans les prairies. La navigation cette journée-là était particulièrement difficile, sans nos GPS il aurait été impossible de trouver notre chemin. Malheureusement le brouillard épais cachait le paysage, ceci dit il ajoutait aussi une certaine couche dramatique à l'expérience.
Nous sommes descendu des montagnes et avons atteint une gorge le long de laquelle il y svait une route principale. Il était temps de s'arrêter. Nous avons suivi la route jusqu'à ce que nous trouvions un hotel. Ce que nous avons trouvé est probablement le pire hotel de tout le voyage, c'est ironiquement aussi celui où a le mieux dormi Dominic. Après avoir atteint le fond du baril, Dominic a rebondi avec sa meilleur forme le lendemain.

Regaillardi nous sommes parti vers la TET pour notre dernière section au Montenegro. Des sentiers en forêts, rocailleux à souhait rendait l'accumulation des kilomètres plutôt ardue. Éventuellement nous avons vu une clairière et un grand pont en construction. Au milieu de nulle part jaillissait cet immense chantier. La route nous menait tout juste à travers le chantier, mais une grue immense bloquait complètemente notre chemin. Nous avons approché et quelle ne fût pas notre surprise quand nous vîmes que les travailleurs étaient tous chinois. Effectivement, ce chantier, qui était la construction d'un tunnel et d'un pont pour une ligne de voie ferrée semblait avoir été contracté à une firme chinoise. Les travailleurs nous ont aidé à passer nos motos entre la grue et une falaise et nous avons quitté ce chantier chinois, avec des travailleurs chinois, des pancartes en chinois. Nous connaissons le made in China, voilà maintenant le made by China.

Nous avons retrouvé des forêts et sommes ressorti à nouveau à travers vallées et montagnes. Certaines montées se faisaient dans des rivières de cailloux roulants. Définitivement, la Trans Euro Trail ne cesse de nous offrir des défis.

Nous nous sommes arrêtés en banlieu de la Capitale Podgorica. Nous sommes dans un hotel plutôt chic et nous avons mangé comme des rois, un luxe mérité je crois bien.




























lundi 16 septembre 2019

Bosnie

Nous sommes parti de Knin en Croatie après avoir déjeuné avec nos hôtes (avec lesquels nous nous sentions bien plus des invités dans leur maison que des clients). Nous fîmes d'un trait la route vers Kamensko, la frontière pour entrer en Bosnie. Nous avons pu acheter nos assurances au coût de 10 euros pour une semaine et j'ai maintenant un douanier Bosniaque dans mes amis facebook.


Rendu du côté Bosniaque, nous avons fait le plein d'essence et de nouvelle devises, le Mark Bosniaque. Nous avons rejoint la TET quelques 70 km plus tard.

Nous avons suivi des sentiers rocailleux à travers des plaines arides. Quelques minutes après m'être dit que nous devrions croiser bientôt nos amis Allemands de la veille, je les ai appercu sur l'horizon, un point rose et un point fluo assis dans l'herbe. Ils étaient en train de prendre une pause en préparant du café. Ils nous en ont offdrt, Dominic a accepté. Nous avons discuté un moment et ils sont reparti avant nous.





Au moment où nous préparions à partir une autre moto se dirigeait vers nous, dans le sens contraire au nôtre. Il s'agissait d'un anglais, voyageant seul. Il avait traversé plusieurs pays sur la TET et était maintenant sur le chemin du retour vers la maison. Il semblait épuisé, il avait eu une dure journée, ayant echappé sa moto à quelques reprises, seul dans la forêt. Il était chaussé de pneu 80% route, 20% trail. Quel mauvais choix, avec ses valises en métal bien chargées et ses pneus inadéquats, il se compliquait drôlement la vie. Un peu comme courrir un marathon sur des talons, tu peux le faire mais tu te compliques la vie pas à peu près. Bref, il n'en pouvait plus et comptait rejoindre l'autoroute pour retourner au bercail. Bon choix et sois prudent sont les voeux que je lui ai envoyé avant de lui indiquer que nous devions aussi repartir.

Nous avons poursuivi sur la TET qui se transforma en sentier en forêt. Nous avons suivi ces sentiers sinueux pendant des heures. Nous avons croisé des camps de bûcherons tout droit sorti d'une autre époque; chariot de bois, bûcheron jouant aux cartes à l'intérieur.
Nous arrivions proches de notre destination lorsque le tracé nous mena sur un sentier qui commençait à rapetisser de plus en plus. Nous pouvions voir la ville dans la vallée en bas, mais ce sentier rapetissa au point de devenir une single track et nous avançions de plus en plus lentement. À un moment une descente en escalier abrupte et boueuse me fît prendre une pause. Avant de me lancer en bas de cet obstacle, je voulais m'assurer que nous étions sur le bon chemin car remonter cet obstacle, advenant que nous devions revenir, ne serait pas une mince affaire. Surtout qu'après notre escapade sur la trail abandonnée en Croatie, je ne fais plus autant confiance au GPS ou au tracé. Après avoir exploré les environs j'ai déduis que nous étions sur le bon chemin. J'ai descendu la marche et ma roue s'est enfoncée dans la boue, j'ai failli passer par-dessus mes poignées. Dom m'a aidé à me sortir de cette embrouille et a choisi une meilleure ligne pour sa descente. La single track a continué et après une autre partie boueuse a commencé à s'élargir à nouveau.


Nous avons fini par rejoinde Kupres et avons trouvé une auberge restaurant avec un propriétaire fort sympathique qui nous a laissé laver nos motos avec son boyau d'arrosage.
Une heure plus tard nos amis Allemands nous ont rejoint. Nous avons eu un festin à la tombée du soir alors que retentissait dehors l'appel à la prière du minaret de la mosquée du village (la Bosnie est un pays en partie musulman).


Le lendemain nous sommes parti tous ensemble. Nous avons grimpé un mont de ski et ensuite traversé d'autres plaines dorées. Les paysages en Bosnie sont absolument magnifiques.


Nous nous sommes séparé de nos amis Allemands (qui avaient un rythme un peu plus lent) en se disant qu'on se rejoindrait à Mostar. Nous avons augmenter la cadence vers une des sections les plus difficiles de la TET Bosniaque.
Nous avons dû affronter plusieurs sentiers difficiles afin de conquérir la montagne qui nous offrit l'un des plus beau paysages de tous mes voyages. Le village de Scit, une sorte de presqu'île au milieu d'un lac, m'apparaissait tout droit sorti d'un côte de fée.



Suite à un petit retour à la civilisation pour une pause et le plein d'essence nous sommes reparti de plus bel vers notre destination du jour, Mostar. Un mélange de routes de bitumes défoncés et de gravel nous a mené sur de petits sentiers rocailleux en montagne. Il était près de 16h lorsque le tracé se sépara en deux; une partie poursuivait vers Mostar et une autre montait au sommet de la montagne. Dominic avait les poignets en compote après tout ce brassage sur les sentiers accidentés et il était fatigué. Nous avons donc décidé que j'irais explorer le sommet et que lui ferait une sieste en m'attendant, si je n'étais pas de retour en une heure il partirait lui aussi vers le sommet à ma rencontre.

Je parti donc encore sur des sentiers rocailleux qui devinrent de plus en plus difficiles au fur et mesure que je gagnais de l'altitude. Voyager seul ajoutait un petit stress, l'endroit était si isolé. Je fini par atteindre le sommet où une genre de station scientifique se trouvait. Je pris quelques photos des sommets rocailleux qui m'entouraient et je redescendi. Après cinquante minute j'étais de retour. Dom venait de se réveiller d'une solide sieste.



Nous avons atteint Mostar un peu plus d'une heure plus tard. Notre hotel, situé au centre de la vieille ville, est une petite villa avec stationnement privé et une piscine. Il y avait une chambre pour nos amis allemands, au cas où ils arriveraient eux aussi à Mostar.

Nous nous sommes assis au restaurant à côté de notre villa et après quelques temps, au moment où le soir achevait de tomber, nous vîmes arriver nos amis Allemands, extenué d'une longue journée. J'ai appuyé sur la manette pour ouvrir la grille d'entrée de notre villa et inviter nos amis à y mettre leur moto et qu'une chambre était prête pour eux. Je peux vous dire qu'ils étaient fort heureux de cet accueil.

Plusieurs traces de la Guerre des Balkans sont visibles partout en Bosnie, des trous de balles surtout


Nous avions prévu une journée de repos à Mostar, mais elle ne fût pas très reposante. Nous avions tous deux du travail à faire sur nos motos. De mon côté, en entretenant ma chaîne je me suis rendu compte que la nut de mon sprocket avant était lousse. Il me manquait l'outil pour la resserer à la valeur spécifié par le fabricant alors je suis embarqué sur ma moto à travers la ville pour trouver un garage. C'était samedi alors la plupart était fermé. En chemin vers une énième tentative j'ai vu un petit garage tout noirci avec trois gars assis en buvant de la bière. Dix minutes plus tard mon problème était réglé.






Dominic avait un problème beaucoup plus sérieux. Il semblait y avoir un problème avec sa clutch. Il a passé la journée à tenter d'éliminer toutes les possibilités pour les symptômes de sa machine, mais au final le verdict était maintenu: clutch brûlé. C'était une mauvaise nouvelle, le problème devait absolument être réglé bientôt et Mostar est une trop petite ville pour que nous puissions y trouver les pièces. Nous avons donc décidé d'aller à Sarajevo, qui heureusement n'est pas très loin. Voilà donc par la même occasion, l'opportunité de visiter la Jerusalem d'Europe.

Pour se rendre à Sarajevo nous pouvions faire plus de la moitié du chemin sur la TET. Teresa et Andre, nos amis Allemands sont parti plus tôt et nous sommes parti un peu après midi car Dominic devait réorganiser ses bagages, ayant acheter de nouvelles sacoches pour remplacer celles déchirées.

Le tracé à la sortie de Mostar est réputé être une autre des sections les plus difficiles de la TET Bosniaque. Sans surprise nous avons trouvé des montées très rocailleuses avec des cailloux roulants à profusion. La section difficile était plutôt longue et nous avons dépenser beaucoup d'énergie pour la conquérir.

 En sortant des sentiers rocailleux nous sommes embarqué sur des routes gravelles. L'habitude de rouler seul dans des endroits isolé peut faire oublier de bien garder sa droite. C'est ce qui a fait en sorte que dans une courbe à l'aveugle (où la paroie bloque la vue dans la courbe), Dominic est entré complètement dans la voie de gauche et a fait un face-à-face avec une voiture. J'étais juste en arrière et ce que j'ai vu m'apparaît encore comme un miracle aujourd'hui. Presqu'instantannément le conducteur de la voiture et Dominic ont eu des réflexes de chats et se sont arrêté, la moto n'a donné qu'un petit baiser au pare-choc avant de glisser par terre. Il y avait à peine une petite marque sur le pare-choc et aucun dommage ni à Dominic ni à sa moto. Le conducteur et Dominic ont eu toute une frousse, mais tout le monde s'est excusé à profusion et était heureux que rien ne soit arrivé.





Avec notre départ tardif, il se faisait un peu tard lorsque nous avons fini par atteindre le point d'où nous devions dévier hors de la TET en direction de Sarajevo. Nous étions sur l'autoroute lorsque le soir et la fraîcheur sont tombés sur nous. Dominic était épuisé de n'avoir pas vraiment eu de repos la veille et d'une autre journée difficile sur les sentiers. Lorsque je vis une auberge en bordure de route je me suis arrêté et nous avons décidé d'y rester pour la nuit. L'hôte, fort sympathique, me montra une gigantesque pièce d'agneau en cuisine. Au moment oû nous préparions à nous mettre à table deux autres motards arrivèrent. Ils venaient eux aussi des sentiers, une roue brisée les avaient forcé à l'arrêt. Je les ai invité à notre table et nous avons partagé un festin.

Il nous restait peu de route à faire pour atteindre Sarajevo. Vers le milieu de l'avant-midi la moto de Dominic était dans l'atelier du mécanicien du concessionaire Yamaha et en quelques temps il tenait les disques de clutch noirci de la moto de Dominic dans ses main. Bref, ça prenait de nouveaux disques. Heureusement, la clutch de nos motos est la même que plusieurs autres moteurs Yamaha et le mécanicien réussit à avoir les pièces. En deux heures les pièces étaient livrées et installer. Victoire!

Nous avons trouvé un super hotel près de la vieille ville de Sarajevo et avons profité du reste de la journée pour la visiter un peu.
Demain on reprend la route pour finir la TET Bosniaque.