Et l'aventure commence

Ce matin nous avons entamé notre périple pour de vrai.

Nous avons commencé par nous diriger vers le nord pour atteindre les Dolomites, pré-alpes Italiennes.

Voulant éviter les autoroutes nous avons emprunté des routes secondaires qui traversaient de petites villes, chacune occasionant un peu de traffic. De ce fait, il nous a pris plus de temps que prévu pour couvrir la première moitié du trajet. Ceci dit, une fois rendu dans les montagnes le traffic était moindre et le paysage devint subitement superbe.

Après quelques dizaines de kilomètres dans les Dolomites nous avons enfin croisé le tracé de la Trans Euro Trail sur lequel nous avons dès lors embarqué. Très rapidement le tracé nous a mené sur de petites route sinuantes vers les sommets. Les têtes d'épingles des virages étaient des plus serrées, presqu'impossible d'y croiser une voiture. Heureusement il n'y en  avait presque pas, mais plutôt beaucoup de motos.

Nous avons traversé plusieurs petites villes, toutes très pittoresques, dans le style particulier de cette magnifique région.

Vers la fin de l'après-midi nous avons embarqué sur notre premier (et unique) segment hors-route de la journée. En effet, la Trans Euro Trail se veut un tracé hors-route, mais dans certains pays les endroits accessibles au public pour rouler hors-route sont plutôt rares.

Le segment hors-route, bien que court nous a tout de même offert tout un défi. Premièrement il s'agissait d'un sentier de pierre, souvent roulantes, qui offraient de jolies dérapages à nos montures bien chargées. Deuxièmement, vers la fin, une sale côte de la mort nous a donné bien du fil à retordre. J'étais en premier et voyant que j'avais affaire à une méchante montée, j'ai gardé un bon momentum pour la monter d'un seul coup. S'arrêter dans une telle côte n'est pas une bonne idée car repartir dans une pente aussi à pic n'est pas évident et c'est exactement ce qu'on a dû faire car Dominic a échappé sa moto au tiers. Il a réussi à repartir et remonter jusqu'à la moitié, mais il avait un problème avec sa poignée d'accélérateur. La poignée de l'accélerateur tourne autour du throttle tube au lieu de le faire tourner, bref, une fâcheuse situation qui rendait encore plus difficile la montée.

Pour la suite une musique de Benny Hill serait probablement le plus à propos. Voulant aider Dominic qui commençait à être épuisé à force de tenter la montée, d'échapper et de remonter sa moto, je lui ai offert d'essayer moi aussi. En voulant enfourcher sa moto d'un grand mouvement en moulin de la jambe, je lui ai asséné un coup de pied à la mâchoire, le mettant presque K-O déjà tout épuisé qu'il était.

Après quelques tentatives tout aussi infructueuses de ma part, nous avons fini par prendre une pause pour prendre le temps de réfléchir. La solution, assez simple, est vite venu: il faut tout d'abord réparer ou du moins rafistoler l'accélérateur et ensuite enlever les bagages pour alléger la moto. Nous nous exécutâmes, quelques tie-wraps autour de la poignée de l'accélarateur pour la fixer au tube d'accélération et les valises enlevées on a fini par monter la moto au sommet. Disons qu'à elle seule cette côte a réussi à nous enlever plus d'énergie que tout le reste du trajet.

Une fois remis de cette aventure, nous avons repris notre chemin vers notre objectif de la journée, une petite ville du côté Slovène. Il commençait cependant à se faire un peu tard.

Le soleil commençait à se coucher et nous n'avions pas encore rejoint la Slovénie. Nous étions sur une petite route en forêt sur le flanc d'une montagne lorsque je vis le tracé se séparer en deux, avec une bifurcation vers une auberge d'agrotourisme. J'ai proposé à Dominic d'aller voir. C'est ainsi que nous avons découvert ce coin de paradis d'où je vous écrit.

Il s'agit d'une petite ferme offrant le gîte.

Nous sommes ici presqu'au sommet d'une montagne avec une vue imprenable sur la vallée et les montagnes avoisinantes. On se croirait dans le film The Sound Of Music, nous sommes à quelques kilomètres de la frontière Autrichienne après tout. Nous avons mangé comme des rois et j'envisage une nuitée paisible.